samedi 11 juillet 2015

Mon Histoire du Rock explique ce que sont les Girls Groups


Girls Groups

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Alors que les années 90 ont été marquées par l'émergence d'insipides formations (Boys, et girls BANDS) à but lucratif autour de jeunes gens intitulés chanteurs, danseurs, ou musiciens, la tentation est grande du parallèle avec la mode qui a vu le jour aux USA dans les 60's, autour de "chorales de filles" au son sirupeux.

Ces groupes avaient des noms en -ettes:


The Supremes (ah oui tiens, c'est pas un nom en -ette). The Ronettes, The Silhouettes, The Jaynetts, The Velvelettes, mais aussi The Crystals, The Chiffons… la liste est longue, plus de 500 entre 1950 et 1970...

L'anglais, qui sait être une langue de nuances, fait la distinction entre les groupes de filles (girl groups) comme par exemple The Bangles, et les "girl bands": dans le premier cas, les membres sont instrumentistes, dans le second, c'est plutôt une mini chorale accompagnée d'un orchestre "anonyme", souvent celui du studio qui les produit;

Qui dans le cas des productions de Phil Spector, prendra une dimension exubérante, mais le bonhomme est à lui seul un autre sujet, que mon Histoire du Rock abordera sans doute un jour, tant son influence sur la production des années 60 est importante.

Ces dames s'affranchissaient, avec un talent certain, du rôle dans lequel les vilains producteurs macho (et les artistes, aussi) les cantonnaient: celui de faire valoir, de jolies pépées sur le côté, de choristes.

· Eh, c'est pas du Rock….

· Eh, t'as dit que c'était pas utile de chercher à tout prix à classifier, rock, pas rock…

Revenons à… notre propos.

Celles qui avaient longtemps joué les faire valoir de ces messieurs (les Raelettes de Mr Ray Charles, Tina Turner, la groupie du pianiste… mais je m'égare), bousculent le protocole et accaparent le devant de la scène. On assiste, entre la fin des années rock'n roll US et le début de la British Invasion, à une véritable explosion du genre, une avalanche de succès:

Be my babe (the Ronetttes),

Please Mr Postman (The Marvelles),

Stop! In the name of love (The Supremes)

Dadu Ron ron (The Crystals),

Walking in the Rain (The Ronettes),

Dancing in the Street (Martha and The Vandellas): Keith Richards dira qu'il craint d'avoir plagié inconsciemment ce titre pour le riff de Satisfaction…

Where did our Love go (The Supremes): Quiconque a eu 20 ans dans les années 80 se souvient de la reprise de Soft Cell en version longue de Tainted Love!

Then he kissed me (The Crystals)

You Keep me hanging on (magnifique reprise "Rocksteady" (le reggae qui bouge) par Madness"Dangermen"

On arrête là l'égrenage des titres marquants du genre? La plupart on fait l'objet de reprise par les plus grands, aux premiers rangs desquels les Beatles et les Rolling Stones, ce qui doit bien être une marque de reconnaissance. 


Je ne peux pas oublier les Who, qui trouveront, dans leur ode aux années 60, Quadrophenia (le film) le moyen d'insérer à la bande son quelques-unes de ces pépites.

L'évidence veut donc, au-delà de ces reprises, que ces Gilrs Groups ont eu une influence majeure sur le rock des années 60, au premier rang desquels les Beatles, bien sûr. 

il suffit pour s'en convaincre d'écouter les premiers titres des Beatles, qui jouent sur les harmonies vocales et les chorus (Lennon-Mccartney / Mccartney/Harisson…..), les Beach Boys, les Who que je viens de citer et, plus près de nous, (j'ai déjà mentionné Soft Cell, et l'influence sur la plupart des groupes des années 80 est évidente. Puis, les chanteuses Soul britanniques comme Dufy, et bien sûr Amy Winehouse.

On a sans doute à tort, "chez nous", considéré le genre avec un snobisme certain, le méprisant d'une étiquette "variété". Les anglo-saxons ont une frontière moins marquée entre la pop music et le rock. 


Les groupes de filles ont donc ici souvent été relégués au rang de musique d'ascenseur ou de supermarché, et ont rarement fait la une des chroniques et chroniqueurs estampillés rockeurs. J'ai parfois (trop souvent?) tendance à ranger les groupes dans des ptites cases, et fait une lègère fixation sur les 60's et les 80's.Je n'en trouve pas moins qu'il est dommage d'exclure ce genre. Il fait partie de Mon Histoire du Rock.

Le genre évoluera dans les années 90 vers le R&B, avec des groupes comme Destiny's Child (Beyoncé), beaucoup moins apprécié dans ces pages..