dimanche 11 août 2013

Tommy, The Who, première partie, l'album


Pourquoi TOMMY 

est-il considéré comme un «opéra rock » ? 

Rock, Opéra, c'est compatible?


Eh bien Pete Townshend le compose avec une structure proche de celle d’un opéra classique : une ouverture, dans laquelle les thèmes qui seront développés sont introduits. L’ensemble est écrit autour d’un livret, d’une histoire.

Le prétexte est par ailleurs à rendre hommage aux fans des who, à rigoler un peu, à balayer la période des 60's dans une espèce de fresque de la vie d’un jeune britannique.

Pink Floyd fera plus tard (The Wall) un copié coller en négatif, paranoïaque et dépressif; mettant en exergue le traumatisme, réel, non seulement laissé par la guerre, mais aussi par un système éducatif particulièrement dur.

Là, avec les Who, c’est plus festif et joyeux, et si les traumatismes sont bien là, l’idée est que la musique, (celle des Who…) est salvatrice et source de plaisir. Tant mieux.

Je me souviens que le double 33T avait une pochette « pop art » assez psychédélique, en trois volets. Les faces des 2 33 tours étaient numérotés 1 et 3 pour le disque 1 et 2 et 4 pour le second… bizarre, mais cela permettait à ceux qui disposaient de 2 platines une écoute continue !!... Tout cela n'a plus beaucoup de sens, à l'heure du MP3...


Tommy est donc un enfant dont le père est mort à la guerre. Maman se console avec un autre homme, Tommy assiste à l’assassinat de son père (qui revient inopinément un soir et surprend sa mère au lit avec l’amant : sur ce point le film différera du double album original, ou c’est le contraire !!). Le beau-père et la mère lui hurlent ‘tu n’as rien vu, rien entendu, rien de ce que tu viens de voir n’est jamais arrivé’ et poum le gamin devient « deaf dumb and blind ». Commence alors une série de consultations chez les toubibs, sorciers, dealers, pour le sortir de ‘l’eternal grave’. Mémorable « Tommy can you hear me », dont l’action dans le film se déroule un jour de Noel… Mais le gamin est un sorcier du flipper (mais où vont-ils chercher tout ça), Pinball Wizard qui sera chanté dans le film par Elton John (Steve Wonder voulait le rôle, et fut vexé du refus de Townshend, voire son bouquin (Who I Am »).

..Car le film sera l’occasion de faire intervenir plein de guest stars, qui se prêteront au jeu ( Nicholson, Ann-Margret, Clapton, Tina Turner.. ). Enfin, Tommy voit un psy qui lui conjure de casser le miroir, ce qu’il fait et hop, libéré, il enjoint à tous ses fans de vivre libre, pour eux même, et de ne pas suivre les gourous de toute sorte ni de tomber dans toutes les drogues qui passent par là (I’m Free, puis We’re not Gonna Take It »). Les Who sont donc passés par tous les démons du Rock des 60’s et finissent baba cool, en ayant chassé les démons de la drogue et les gourous indiens…. Keith Moon, le batteur, aura plus de mal à en sortir, et décèdera d’une overdose du médicament sensé le sevrer de son addiction.

La version Live à Woodstock de 'See Me, Feel Me' restera "dans l'histoire": Le groupe jouait en fin de nuit, et le morceau en question fut accompagné par le soleil levant, augmentant le côté magique du morceau...

Tommy est certainement le plus abouti des « opéras rocks », genre qu’aborderont beaucoup de groupes de l’époque (Sgt Peper des Beatles, Pet Sound des Beach Boys, Their Satanic Majesties Request des Stones et Arthur(…) des Kinks) Si les Kinks feront un truc à l’histoire homogène, leur musique ne sera pas « à la hauteur » (cette fois), et le succès sera limité. Quant aux autres, même si le Sgt Peper est un album énorme, il n’a pas l’unité et l’homogénéité d’intentions de Tommy, je n’ai jamais compris pourquoi Pet Sound était tant porté aux nues, et les Stones ne m’ont jamais paru capables d’un truc construit de plus de 3 minutes. Les Who montreront d’ailleurs leur capacité à œuvrer dans l’exercice, en réitérant avec Quadrophenia, dont on a déjà parlé….