vendredi 3 octobre 2014

Chuck Berry , Rock'n Roll

Johnny be Goode


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One day your name will be in lights saying 

Johnny be Goode, tonite



« Si vous voulez donner un autre nom au Rock’n Roll, appelez-le Chuck Berry »  (John Lennon)



Pour sa 100ème page, Mon histoire du Rock se doit de rendre hommage à Chuck Berry.

Il a fallu attendre le centième article, alors que Chuck Berry aurait sans aucun doute dû avoir l’honneur du premier.

Mais on ne s’attaque pas au mythe sans crainte, et aujourd’hui encore, à l’heure d’écrire ces lignes la main tremble, tant tout à déjà été écrit, tant la crainte de sombrer dans la platitude et la redite est grande !

Il suffit de voir avec quel respect et quel regard de petit garçon Keith Richard se laisse sermonner, remettre à sa place (avec une mauvaise foi évidente) par M Berry (voir ou revoir "Hail, Hail, Rock’n Roll", il suffit de se pencher un instant sur la longue liste de ceux qui, comme Lennon cité plus haut, y sont allé de leur « compliment » à l’égard du Monsieur..

Même si, entre les lignes, émerge souvent une pique sur l’attitude « un brin » mégalo du père des guitaristes et des rockers…

Chuck Berry, le premier, posera les codes du Rock’n Roll : émergeant du Blues et du Rythm’n Blues (il est à l’école de Johnnie Johnson, puis, repéré par Muddy Waters, rejoint la pépinière de Leonard Chess (Chess Records) en 1955.


Son premier succès, « Maybellene », définit le rock’n roll : Paroles légères et tournées vers les préoccupations des ados (Nenettes, bagnoles, (Cadillac, souvent), merveilles de la société de consommation), solo de guitare, attitude scénique, tout y est.


La recette fonctionne et fera le succès de Chuck Berry.

Il la déclinera tout au long de sa carrière, sans toutefois sombrer dans l’auto plagiat, réussissant à garder le cap en enrichissant le « vocabulaire » du rock. Et ça marche toujours ! A 87 ans, M Rock’n Roll monte toujours sur scène, presque chaque semaine, et continue à faire le show !

Quand il ne rivalise pas sur scène avec son alter ego (Jerry Lee Lewis, qui met le feu à son piano à la fin de son set pour gâcher et rendre ridicule le show de Chuck Berry qui passe juste après lui), rivalise avec lui « à la ville », par des frasques similaires qui lui vaudront pas mal d’ennuis. Ces deux-là ont décidément beaucoup de points communs : Cabotins à l’excès, parfaite maîtrise de leur instrument, énorme don scénique, capacité à se réinventer et longévité exceptionnelle…. Jerry Lee Lewis et Chuck Berry restent, sont c’est certain, les piliers du Rock’n Roll, faisant mentir la mère de Jerry Lee qui lui dit un jour « Chuck Berry et toi pouvez faire ce que vous voulez, vous ne serez jamais Elvis Presley ».


Non Madame, ils sont beaucoup plus, et c’est tant mieux.

Faut-il évoquer Maybellene, son premier titre ? Avec lequel, on l'a déjà vu, Alan Freed, qui fit tant pour le Rock’n Roll, perdit son âme dans le scandale dit « payola »..

Johnny Be Goode, qui sonne comme l’histoire de son auteur et dont le riff d’introduction à la guitare est, dès 1955, le marqueur définitif du Rock’n Roll ? (Il a pourtant été « inventé » par le pianiste et mentor de C Berry, Johnny Johnson)


Come on, emprunté par les Rolling Stones pour leur premier disque,


Rock’n Roll Music, tremplin des Beatles vers le succès ? (Rolling Stones et Beatles fonderont leur apprentissage sur la reprise de nombreux standards de Chuck Berry)

Promised Land, repris par Elvis Presley, au point qu’on pourrait le croire interprète principal du morceau….

Sweet Little Sixteen, dont les Beach Boys recopieront à la "virgule près" la musique pour « Surfin’ USA » ?

Comment comprendre que son seul titre classé N°1 des ventes soit le piètre « My Ding a Ling » ?

Que serait Pulp Fiction sans "You Never Can Tell "?

Comment ne pas voir dans les riffs d’Angus Young et dans son jeu de scène un hommage constant à Chuck Berry ?

Oui, Chuck Berry est bien le Rock’n Roll, sa discographie, de la quelle il est bien difficile d’extraire un titre pour le mettre au-dessus des autres pour esquisser un vain classement, le prouve.