vendredi 4 avril 2014

Kurt Cobain, Nirvana, 20 ans. Déjà?

Nirvana




Car cela fait aujourd’hui 20 ans que Kurt Cobain a, pour citer sa mère, « rejoint ce club stupide », le club des rocks stars mortes à 27 ans.

Enfance chahutée, adolescence perturbée, il tombe, assez jeune, dans la musique, batterie et guitare, sans pour autant fixer le désir de « devenir musicien » et encore moins d’y faire carrière. A bien y regarder, lui qui, jeune, se nourrit des Beatles (on le comparera à Lennon, jusque dans sa vie privée, comparant Courtney Love à Yoko la vilaine), est un peu le Nowhere Man de la chanson…

Il façonnera le son et le style de Nirvana, dans une constante « hésitation » entre la recherche d’un son et d’un style mélodieux façon R.E.M. par exemple, et une fureur exprimée par la guitare et le batteur. Fureur explicite en concert, où le jeu de massacre des instruments à la fin des sets est moniale courante…


Ce qui est marrant (au sens de remarquable), c’est que Kurt Cobain ne transcrit pas ces deux facettes d’un style dans des morceaux distincts : Morceau calme » à la « ballade romanesque », « slow de groupe remuant » d’un côté, et trucs hargneux qui bougent de l’autre, comme le font d’habitude les groupes "brutaux", avec souvent beaucoup de talent... (voir « Stairway to Heaven », « Nothing Else Matters », etc etc) .


Il mélange et alterne le plus souvent ses deux tendances qui s’opposent dans chaque morceau : couplet calme et refrain déchainé.

Hérault de la scène grunge, Nirvana doit sans doute beaucoup à Iggy Pop et à ce qui s’est appelé le Garage Rock, car réputé commis avec peu de moyens par de jeunes gars dans le garage de la maison de papa maman (l'origine du genre revenant à Louie Louie, dont Smell Like Ten Spirit reprend les accords sans qu'on puisse parler de reprise ou de plagiat). Les cabanes au fond du jardins peuvent aussi servir à faire du rock, pas seulement des ordinateurs ou des pastiches de chansons à accent du sud ouest…

Si Kurt Cobain cite souvent Lennon parmi ses influences, le parallèle avec Jim Morison est moins souvent évoqué. Pourtant, celui-ci va au-delà de cette fameuse appartenance au damned club cité plus haut : L’un et l’autre seront sans cesse tiraillés entre pression marketing et sensibilité artistique, refusant le succès et l’affichage médiatique. L’un et l’autre s’enfonceront dans l’abus de substances multiples et destructrices. Abus qui, avant de leur couter la vie, rendront chaotiques les prestations scénique de leurs groupes respectifs, leur travail en studio et leur créativité… l’un et l’autre s’écarteront (par la drogue) de leur groupe respectif à mesure que le succès et la pression médiatique se feront plus forts. Air connu, ces excès les menant à de fréquentes pertes de contrôle…. Ravivant la furie médiatique…


Spirale funeste les conduisant, comme plus tôt Brian Jones, là où ils finirent par se retrouver, dans ce fameux club des 27, dont on reparlera…