vendredi 25 octobre 2013

Enola Gay, Orchestral Manœuvre in the Dark (OMD), 1980, new wave, cold wave..

OMD



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Cold wave et musique electronique, 


L'après Kraftwerk et l'avant Depeche Mode...

On est en 1980, le 26 septembre : C’est la rentrée, du disco partout, John Lennon est en sursis, Bon Scott et John Bonham n'ont pas cette chance...

Une New Wave synthétique, pathétique envahi les ondes et chasse les sacro-saints groupes à guitare, le rock, le vrai, mis à mal déjà par la soul, le disco et le punk.




Pink Floyd nous a pourtant concocté The Wall, Mc Cartney survit avec les Wings, les Stones tombent dans le disco d’un impardonnable Emotional Rescue… Seuls les Who semblent résister, après avoir pourtant inspiré la ravageuse vague Punk, « Who are You » restant très rock dans ce triste désert… Ils n’en ont pourtant plus pour longtemps, et peineront à se renouveler ensuite.

Pour nous, à l’époque, ce sont tous des vieux nazes et personne ne parierait que 30 ans plus tard, Macca serait encore debout et plutôt en meilleure forme, et que les Stones seraient revenus des bas-fonds du disco..

Ces « vieux », peu les écoutent encore en 1980. Ils regagneront, plus tard « en l’an 2000 », une aura et une notoriété, un statut de mythe vivant : en 1980, qui irait passer la nuit devant l’Olympia pour voir Mac Cartney, alors que le Palace, les « Bains » et le Rose Bonbon nous tendent les bras ?

Mais je digresse… en 80 donc, alors que je rêve déjà de cette culture rock anglo-saxonne et de Londres, sans savoir que je vais y aller poser un temps mes valises, quelques pépites new wave pourraient me faire oublier le british beat et mes chères 60’s…

Je ne sais plus où j’ai entendu Enola Gay pour la première fois ?

Pas le 26 septembre, date de la sortie britannique. A cette époque-là souvenez-vous, il y a un vrai décalage entre les sorties radio grandes bretonnes et l’arrivée des morceaux en France : Je gouterai bientôt le plaisir d’initié d’annoncer (par… lettre manuscrite !!!!) à mes potes français les sorties entendues sur BBC1…

A la radio, sur RFM, certainement pas, la station n’existe pas encore ! Radio 7 ? « Chez » Bernard Lenoir, dont le « FeedBack » nous fera découvrir aussi Blondie ? Je ne sais plus….

Chez ce copain, plus probablement, avec qui je partagerai beaucoup de gouts musicaux et de sottises lycéennes, après une virée chez le disquaire dont j’ai déjà parlé. Je filerai d’ailleurs le 33 tours « Organisation » à sa (très jolie) sœur qui en était très fan. Sur ce 33 tour figurait aussi les très étranges « Misunderstanding » et « Motion and Heart », plus une reprise de « The more I see You », le tout dans un style à la fois froid, glacial, et aérien… Etrange alchimie de la voix hyper grave et du synthé suraigu…

C’est marrant, parce que, comme je l’ai mentionné plus haut, je n’ai pas gardé ce 33 tours très longtemps, et il ne hantera pas longtemps ma platine moins et pourtant, je garde en mémoire cet album et ses sonorités, y compris celles de titres bizarres comme VCL XI, sans pouvoir expliquer pourquoi. En ré-écoutant aujourd’hui, il me semble que les titres cités plus haut me sont hyper familiers..

Enola Gay donc, rien à voir avec « les Gays », comme diront certains, juste l’histoire de cette bombe d’Hiroshima et le sentiment de culpabilité qu’engendre à l’occident ce triste largage un matin du mois d’Aout 1945.

En 1980, on est en pleine guerre froide, crise des missiles de croisière (Cruise Missiles, chantera Fisher Z, autre groupe oublié), et Margaret Thatcher ne tardera pas à préparer, par crainte de la « troisième », l’évacuation de Londres et un discours sorti du secret 30 ans plus tard (en.. 2013). Glacial ? OMD est bien dans l’ambiance du moment !

Il y a dans le son d’OMD une forte référence à la Synth Pop des précurseurs que sont Kraftwerk, mais avec une humanité et un groove qui manque aux ainées teutons, même dans leurs opus les plus « chantants », comme le très typé « Man Machine », dont on reparlera...

Cette new wave, ces synthétiseurs, vocoders, et autres boites à rythmes qui, on l’aurait alors juré, allaient envoyer les guitares au grenier, ne tiendront pas la durée, et cet élan futuriste durera une dizaine d’année avant que les vieux groupes à guitare, ne fassent leur retour et de nouveaux adeptes, et ne relèguent à leur tour les synthés au placard, entraînant presque dans l’oubli la plupart de ces groupes étonnants :

OMD ne mérite pas cet oubli.